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Istanbul, inventaire...

Publié le 25 Mars 2014

Istanbul, inventaire...

Boire un thé brûlant au pied du pont Galata en observant le cheminement des barques qui font traverser les touristes, cahotants, de l'autre côté de la Corne d'or,

Istanbul, inventaire...

Déhambuler dans le marché aux épices, toujours bondé, où s'étalent en vrac thés à la rose et au jasmin, mangues, kiwis et figues séchés, curry, chili, cumin, gigembre en poudre, loukoms et baklavas,

Istanbul, inventaire...

Découvrir l'Agia Sophia et ses magnifiques mosaïques, observer la mosquée bleue de Sultanamet sous le soleil de midi, descendre dans les profondeurs rougoyantes de la citerne basilique au fond de laquelle se cachent les deux méduses, voir de ses propres yeux les plus vieux textes du monde bien gardés au fond du musée archéologique,

Istanbul, inventaire...
Istanbul, inventaire...Istanbul, inventaire...

Traverser vite le marché aux poissons où les marchands criards vendent les produits de leur pêche et acheter un peu plus loin l'un de ces délicieux sandwichs au poisson tout frais cuisinés avec des gros piments bien épicés

Istanbul, inventaire...

Vivre la place Taxim en pleine manifestation et pouvoir participer, avec des milliers de turcs, aux commémorations en hommage au jeune Berkin Elvan, 14 ans, blessé par balle par un policier au cours des évènements de l'été dernier et mort après près d'un an de coma,


Expérimenter par la même occasion, les gazs lacrymogènes et les canons à eau...

Istanbul, inventaire...
Istanbul, inventaire...

Rencontrer Sinan, musicien de jazz amateur, et le suivre à travers une multitude d'escaliers pour découvrir, niché sous les toits, son petit studio d'enregistrement tout en bois,


Monter avec lui chez une de ses amies pour admirer de sa terrasse une vue imprenable d'Istanbul dans la nuit,

Istanbul, inventaire...

Se faire réveiller à trois heures du mat' par un affreux camion grue qui essaie de fixer une immense affiche électorale sur l'immeuble devant lequel était garé notre camion,


Se faire agresser, un nombre incalculable de fois, par les vociférations des voitures électorales diffusant des chansons partisanes insupportables - et oui, en Turquie aussi, ce sont les élections municipales fin mars! Elections qui, en raison des évènements récents (lois liberticides visant, entre autres, à interdire certains réseaux sociaux type Twitter, accusations de corruption de l'actuel premier Ministre Erdogan suite à la diffusion d'une conversation téléphonique au cours de laquelle il aurait demandé à son fils de planquer quelques millions juste avant que la police ne perquisitionne son domicile, enquêtes relatives à des blanchiments d'argent et prises illégales d'intérêts touchant des membres du gouvernement...), prennent une tournure nationale de sanction du gouvernement en place-

Istanbul, inventaire...

Alors qu'il pleut à verse, attendre bien à l'abri, au milieu d'une boulangerie chauffée au feu de bois, que le boulanger prépare et fasse cuire nos pides (sorte de pain garni) au fromage puis se dépêcher de rentrer au camion pour les déguster encore tout fumants,


Se rendre compte que nous n'avons plus de bois pour le poêle et partir, pleins d'espoir et sous une pluie glaciale, à la recherche de quelques bûches qui pourraient, sait-on jamais, nous attendre le long des trottoirs du centre d'Istanbul. Evidemment, ne rien trouver... Se rabattre sur un bout de palette que les ouvriers d'un chantier ont bien voulu nous céder. La découper à coups de hache sous leur yeux plus qu'amusés,


Enfin se prélasser bien à l'abri et au chaud devant le feu en écoutant la pluie battante sur le toit du camion,

Istanbul, inventaire...

Choisir le rare jour de grand soleil que nous avons eu pour faire le tour du Bosphore entassés sur un petit bateau plein de touristes qui ont eu exactement la même idée que nous,

Istanbul, inventaire...

Traverser à pied le pont Galata et tenter de compter le nombre de pêcheurs qui y sont alignés,

Istanbul, inventaire...
Istanbul, inventaire...

Apercevoir une bande de vieux copains prenant l'apéro sur le parking au pied de notre camion, accepter leur invitation et boire du raki accompagné d'horribles sandwichs à la köfte crue (viande hachée de bœuf épicée). Prendre congé quelques bouteilles plus tard...


Les retrouver le lendemain à la même heure et inventer une bonne excuse pour s'éclipser cette fois-ci avant la deuxième bouteille,

Istanbul, inventaire...
Istanbul, inventaire...

Se perdre dans les méandres du grand bazaar, entre les marchands de tapis et les vendeurs de lampes, en négociant les petites babioles que nous voulons ramener,


Boire un grand verre de jus de grenades, pressées devant nous par un petit marchand ambulant, après une longue journée de marche,

Istanbul, inventaire...

Marcher à travers toute la ville pour trouver les meilleurs loukoums d'Istanbul et les manger au coucher du soleil sur les rives du Bosphore,


Se promener une dernière fois dans les petites rues du quartier Galata en songeant mélancoliquement qu'il est maintenant temps...

Istanbul, inventaire...

Eh oui, ça y est : nous quittons avec un petit pincement au coeur Istanbul et laTurquie pour aller découvrir, en ce début de printemps, les côtes de la mer noire, côté bulgare!

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Nouveau wwoofing à Fetiye chez Ali

Publié le 10 Mars 2014

Cette fois-ci, ce ne sont ni les contraintes économiques ni le hasard ou l'opportunité qui sont à l'origine de la- ou devrais-je dire des -fermes de Ali, mais plutôt une envie irrépressible, une volonté farouche de changer de voie. Revenir à un mode de vie plus simple. Un retour à la terre.


Ali a exercé pendant de nombreuses années la profession d'ingénieur informatique et a été notamment consultant pour de grosses boîtes de télécommunication style Alcatel. Cela lui a permis de sillonner le monde en amassant au passage une jolie fortune. Et puis, un jour, il en a eu assez de "donner son corps au système" selon son expression. Il a alors décidé de tout arrêter pour se lancer dans un style particulier d'agriculture appelé la permaculture. C'est une technique de culture dont l'idée principale est d'optimiser au maximum l'énergie dépensée pour se nourrir tout en préservant au maximum les écosystèmes. Cela passe notamment par une organisation de l'espace (disposition de la maison par rapport aux terrains cultivés, situation des terrains cultivés entre eux et avec les poulaillers et autres écuries, zones d'eau et de forêt...), par la mise en œuvre de multi-cultures visant à varier les espèces cultivées dans un même espace (plantes potagères, herbes, arbres...) ce afin de privilégier les symbioses, de minimiser les interventions et d'éviter l'utilisation de pesticides et engrais, par le recyclage optimum des déchets... Plus qu'une technique, c'est un art de vivre!


Et Ali a vu les choses en grand : il a acquis quatre terrains distincts représentant plus de cinquante hectares de terre répartis en deux fermes où sont cultivés oliviers, amandiers, vignes avec basse-cour et jardins potagers, un immense champ de cailloux où viennent d'être plantés plus de six milles amandiers et dans lequel Ali tente de recréer un écosystème -sa "forêt" comme il l'appelle-, et un lieu dédié à l'échange d'idées et à l'expérimentation destiné à recevoir du public afin de faire découvrir la permaculture.
Projets ô combien ambitieux auquel il consacre désormais tout son temps. Et on ne peut pas dire qu'il lézarde sous le beau soleil de Fetiye. Il est toujours à courir à gauche et à droite : organiser une réunion, signer des papiers, participer à un festival et, bien sûr, s'occuper des ses cinquante hectares de terre! Il ne sait plus où donner de la tête et avoue même, lors d'un des petits déjeuners royaux auquel nous avions droit tout les matins et durant lesquels nous passions des heures à discuter du monde, "I have seen too big, now all is out of control" - ce qui signifie " j'ai vu trop grand, maintenant tout est hors de contrôle" (comme vous en conviendrez, j'ai fait des progrès remarquables en anglais!).


Il est vrai que si tout est engagé, rien n'est vraiment fini pour le moment et on ne peut en particulier pas dire que les fermes de Ali soient économiquement viables aujourd'hui. Mais cela viendra sans nul doute et Ali a une aisance financière suffisante pour se permettre d'attendre (ce qui le différencie aussi très nettement des deux précédents wwoofings).


S'il y a du travail, ce n'est pas pour autant qu'Ali tue ses wwoofeurs à la tâche! Sa devise est "seul qui en a envie me suit" : il n'y a jamais aucune obligation, chacun est entièrement libre de son temps. Mais bien entendu, nous étions très intéressés par ses travaux et l'avons suivi autant que possible. Nous avons ainsi aidé à la taille des oliviers, planté des tonnes de romarin et de sauge au milieu des milliers d'amandiers de la "forêt", entretenu, et surtout observé, la richesse des potagers en permaculture où l'on découvre côte à côte un radis caché entre des herbes sauvages, un artichaut monté en graine, plus loin de la roquette aux pieds des haricots en fleurs, de la menthe et quelques oignons émergeant ça et là...


Il est sûr que ça fait réfléchir et que ça donne envie, que l'initiative de Ali est merveilleuse et que beaucoup de personnes, grâce à lui, pourront se convaincre qu'il existe d'autres voies- la permaculture est l'une d'elle- que l'agriculture intensive basée sur la monoculture avec l'utilisation d'engrais et de pesticides dont les conséquences sont la destruction des écosystèmes, la pollution de l'eau et des sols et l'appauvrissement de la terre.


Ali offre des pistes de réflexion, fait des tentatives, discute et propose une manière de vivre qui donne à réfléchir. Tout cela s'intègre parfaitement avec l'accueil de wwoofeurs de nationalité, de culture, d'âge et d'horizon différents qui, chacun, voient le monde à leur manière. Le premier soir de notre arrivée étaient présents un jeune couple, lui brésilien issu de famille de professeurs communistes et ayant stoppé ses études pour voyager en Europe, elle de nationalité belge travaillant en usine par intérim, un américain d'un vingtaine d'années déscolarisé très jeune et faisant étape en Turquie avant de se rendre en Irak, deux étudiantes allemandes en erasmus à Istanbul venues en wwoofing pour profiter du grand air, Ali et nous. C'est improbable comme rencontre et je peux vous dire que ça fait un sacré mélange lorsqu'on aborde des sujets comme le rôle de la femme dans la société, la guerre, l'impérialisme ou la religion...


Ce fut, encore une fois, une excellente expérience.


Un mot pour finir sur la jolie ville de Fetiye où s'est déroulé ce wwoofing, au sud ouest de la Turquie, toujours en bord de mer. Toute la côte, d'Antalya à Fetiye, est splendide (Chimeara et ses pierres de feu, Kash et ses pêcheurs, Patara et sa plage...). Fetiye est, en elle-même, très agréable, construite en bord de mer avec de longs quais piétonniers qui commencent, et on comprend pourquoi, à devenir touristique. Non loin de là se trouve la vallée des papillons, accessible uniquement par bateau, qui est l'habitat privilégié de milliers de papillons (que nous n'avons pas vus car, malheureusement, février n'est pas du tout la saison des papillons) et la fameuse plage d'Olüdeniz, banc de sable blanc s'avançant dans la mer. Il y a aussi le village de Kayakoy (ce qui signifie village fantôme en turc), abandonné à contrecœur par ses habitants grecs contraints de rejoindre leur pays après l'indépendance de la Turquie en 1923 et sur lequel la nature reprend aujourd'hui ses droits (il y a le même genre de villages en Grèce, abandonnés par ses habitants turcs forcés à retourner en Turquie à la même époque)...

Le moment est maintenant venu de remonter vers l'Europe, direction Istanbul où nous prévoyons de rester une bonne semaine avant de quitter la Turquie pour la Bulgarie!

l'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculture
l'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculturel'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculture
l'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculturel'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculturel'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculture

l'espace "lieu de vie, d'accueil et d'expérimentation" avec ses potagers en permaculture

la ferme principalela ferme principale
la ferme principalela ferme principale
la ferme principalela ferme principalela ferme principale

la ferme principale

la "forêt"la "forêt"
la "forêt"

la "forêt"

la petite ferme

la petite ferme

Fetiye et ses alentoursFetiye et ses alentoursFetiye et ses alentours
Fetiye et ses alentoursFetiye et ses alentours

Fetiye et ses alentours

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